Il s’agit de l’un des joyaux du massif des Gavarres. Cette église romane se dresse majestueusement sur une petite plaine sur la cime formée par le Puig d’Arriells et le Puig Gros. Son clocher-tour, visible depuis une grande partie du massif, est sans aucun doute sa caractéristique la plus singulière. De plan rectangulaire, avec des ouvertures aux trois étages, il est surmonté d’une charpente pyramidale à quatre faces.
Les ouvertures de l’étage supérieur sont des baies géminées avec des arcs en plein cintre, des meneaux de section circulaire et des chapiteaux trapézoïdaux. Cet étage diffère du niveau inférieur, tant par l’époque de construction que par sa technique. Son appareil est composé de moellons carrés et lissés, de dimensions normales, sans blocs surdimensionnés au niveau des arêtes.
L’influence lombarde sur l’art roman catalan est visible dans la décoration des fenêtres de l’étage supérieur du clocher avec une frise d’arcs. L’église fait partie d’un petit ensemble isolé, formé par le presbytère et le cimetière.
Ses deux nefs sont complétées par deux absides demi-circulaires. Celle du sud est vraisemblablement la plus ancienne. L’abside présente un appareil en épi et des vestiges de peintures romanes peuvent être observés sur les murs de la nef. La voûte en ogive est d’une époque plus tardive. Sur le linteau de l’entrée de l’église se trouve la pierre tombale du prêtre assassiné en 1817 par des bandits qui pillèrent l’église. Les conditions de sa mort y sont décrites dans un latin fort peu académique.
L’acte de consécration
Une copie du texte de dotation ou de consécration de l’église, réalisée par Guillem Molas au 18ème siècle, a été découverte en 1989, dans la bibliothèque capitulaire de Gérone. D’après ce document, le 29 janvier 948, l’évêque Gotmar de Gérone s’est rendu à Fitor pour consacrer l’église construite par le prêtre Altimir et les diacres Placià et Tassi, avec l’aide de tous les fidèles. La nouvelle église fut dotée, comme le veut la coutume, de nombreuses propriétés de la part de diverses personnes. Ces dons prirent la forme de parcelles, de vignes et de « montagne ».